Le retour des ancêtres (partie II)

Cet article fait suite à : Le Retour des Ancêtres (Partie I)

En effet, ceux qui étaient à l’honneur et servaient de pilier dans la vie de la majorité des sociétés dites primitives étaient justement les Ancêtres et pour bien comprendre la place qu’ils occupaient et leur importance, il suffit de constater qu’encore aujourd’hui, dans certaines régions du globe et particulièrement l’Afrique subsaharienne, les sociétés donnent une place centrale à ces figures familiales.

Chez le peuple dit Bamiléké de l’Ouest Kameroun, chaque concession possède ou possédait son emplacement réservé aux crânes des ancêtres retirés après la cérémonie des funérailles dont une personne est chargée des offrandes rituelles à leur égard et des communications afin d’apporter la tranquillité dans la famille. L’éthno-mathématicien, Ron Elgash, quant à lui, remarque durant son étude sur les schémas d’organisations de la société africaine Biala de la Zambie, que les Ancêtres ont à l’intérieur du « village » leur demeure qui est en fait une reproduction miniature du « village ».

Chez les Akan de l’Afrique de l’Ouest, il existe une expression élogieuse qui précède le nom ou titre de la personne à qui l’on s’adresse ou fait mention, c’est le terme nah-nah (nana). Réservé aux grands-parents, patriarches de la société, il est attribué lorsqu’on estime que la personne a suffisamment marqué la communauté avec des naissances ou encore en menant une vie en accord avec les Ancêtres. Mais nah-nah est plus que ça, il fait également référence au caractère ancestral d’une personne, ainsi il est le titre porté par les Ancêtres mais également par Nyame, le roi des « dieux » Akan d’après la lecture anthropologique. Nyambe est un archétype de la vie à mener. A. Le Hérisée, l’administrateur du Dahomey, écrivit dans son ouvrage intitulé L’Ancien Royaume du Dahomey, mœurs, religion, histoire :

« Les habitants ont la certitude que tous [les vodun] sont les ancêtres merveilleux des tribus qui ont concouru à la formation du Dahomey. Leur vodun a un double caractère : humain, et surnaturel »

William Bascom cité par Pierre Verger dans Notas sobre o culto aos orixas e voduns dit quant à lui :

« Un orisha est une personne qui vivait dans la Terre lorsque celle-ci fut créée et dont descendent les personnes d’aujourd’hui. Lorsque ces orishas disparurent ou « devinrent pierres », leurs enfants commencèrent à leur faire des sacrifices et à procéder à toutes les cérémonies qu’eux-mêmes avaient effectuées lorsqu’ils étaient dans la Terre ».

Marcel Griaule, ethnologue ayant étudié les Dogons, nous parle de l’Ancêtre Amma qui eut deux jumeaux appelés Nommo, maître de la parole qui enseignèrent aux hommes. D’après les informations recueillies, pour les Dogons, les Nommo viendraient de Sirius qui joue un grand rôle dans l’organisation de leur société.

Les Ancêtres structuraient également la vie d’une partie des celtes, on les retrouve aux origines de la fête Halloween et celle de la Toussaint. La Toussaint qui fut instituée le 1er Novembre à partir du VIIIe Siècle sous l’influence des Papes Grégoire III et Grégoire IV, est en fait le détournement de la fête de Samain. Cette dernière consistait en la célébration du nouvel an mais également à une période de 3 jours pendant laquelle l’Autre Monde, celui des « dieux » où reposent les « morts » s’ouvre facilitant les communications entre « vivants » et « morts » et la réalisation de rites dans le but de conjurer les sorts de l’année passée et préparer celle à venir. En devenant chrétien, les Celtes dans leur grande majorité ont cessé d’honorer et de communiquer avec leur lignée pour célébrer les Saints choisis par le Vatican.

Crânes conservés chez les Dowayo du Kameroun

Comme on peut le constater ce qui est souvent désigné comme l’équivalent du Dieu dans certaines régions a plus avoir avec un Ancêtre illustre qui s’est caractérisé d’une manière ou d’une autre. La réalité dans ces régions était bien loin de cette fièvre religieuse qui a envahi tous les espaces de vie. Elle semble plus pragmatique, on exprime un lien d’appartenance par une filiation ancestrale et non à partir d’une philosophie abstraite sur des forces supposées divines.

Ancêtres ou Dieu, on pourrait penser qu’il s’agit d’un simple choix religieux similaire à celui d’être musulman ou chrétien. Pourtant il en est tout autre, tout d’abord, il est une erreur de considérer que les systèmes d’organisation des sociétés dites primitives sont équivalents aux systèmes religieux tels que le catholicisme. Les récents travaux montrent que certaines sociétés primitives ont su codifier dans leurs mythes & symboles des sciences dont la modernité découvre à peine l’opérativité, rien de comparable avec l’acte de foi ou la providence religieuse. Il en est tout autre, parce que ces sociétés ne se sont pas contentées de décrire un Ancêtre qu’il faille prier pour en espérer recevoir les bénédictions. Les Ancêtres ne sont pas « morts », ils ne disposent simplement plus de corps physique. De plus les Ancêtres ne se contentent pas d’un simple rôle d’intercesseur auprès d’un Dieu à l’image des Anges chrétiens, puisqu’ils continuent leurs aventures de vie en se réincarnant. Mais surtout les Ancêtres continuent d’impacter directement ou indirectement nos existences.

Il n’est pas rare d’entendre dire dans certains pays d’Afrique que si les projets d’une tierce personne peinent à se concrétiser, que si une maladie reste incurable ou si des troubles de comportement s’observent chez un tiers, c’est du fait de la malédiction d’un Ancêtre. Pour y remédier, il est alors nécessaire que cette personne soit prise en charge par un « spécialiste traditionnel » qui lui prescrira un traitement pouvant aller du simple sacrifice de poule blanche à un rite plus complexe.
Cette relation à l’Ancêtre peut sembler pour beaucoup assez loufoque, malheureusement la Modernité est sur le point de donner raison aux élucubrations primitives. Dans le domaine de la psychologie de l’enfance, il est déjà admis que la résolution d’un traumatisme peut trouver son origine dans des sources extérieures à l’enfant exprimant ce traumatisme, ainsi il devient nécessaire de connaître son univers de vie. De manière plus précise, la psychologue Anne Ancelin Schützenberger développa dans les années 70, la psychogénéalogie.
Une clinique qui vise à expliquer les troubles psychologiques, les maladies, les faiblesses constitutionnelles et autres comportements étranges d’une personne par l’étude de sa généalogie et donc du vécu de ses ascendants. Desquels devrait se trouver la cause des troubles constatés dans la descendance. Concrètement, la transmission d’une partie du vécu d’un parent à son enfant constitue l’essentiel de la problématique des rayonnements ionisants dont l’effet est plus connu sous le terme de radioactivité. On sait parfaitement aujourd’hui qu’un parent soumis à une forte exposition radioactive a de très grandes chances de donner naissance à un enfant ayant plusieurs handicaps. Plus novateur pour l’Occident, le magazine de vulgarisation scientifique, Sciences et Avenir a publié deux études effectuées sur les souris mettant en évidence deux choses : le stress et la douleur modifient l’expression de nos gênes. Et ces modifications sont enregistrées et transmises par exemple via le sperme. De sorte que l’on constate chez les souris descendantes une activité cérébrale ou un comportement adapté à la source du stress connu chez les parents. La souris a gardé en mémoire un héritage de ses parents qui sera un handicap ou un avantage. Voici les mots des généticiens à la suite de ces résultats :

« Nous avons pu démontrer pour la première fois que des expériences traumatisantes affectent le métabolisme et que ces changements sont héréditaires. »

« Il est grand temps que les chercheurs en santé publique prennent les réponses transgénérationnelles humaines au sérieux. Je pense que nous ne comprendrons pas la hausse des troubles neuropsychiatriques ou l’obésité, le diabète et les perturbations métaboliques sans prendre en compte une approche multigénérationnelle. »

« Ces résultats montrent que l’héritage transgénérationnel existe et est médié par l’épigénétique mais d’autres études sont nécessaires avant de pouvoir extrapoler ces résultats à l’homme […] Mais peut-être qu’un jour nous aurons à disposition des thérapies pour adoucir la mémoire de l’héritage. »(1)

En troquant les Ancêtres pour Dieu, les populations héritières ont perdu tout un système cohérent dont certaines réalités sont en passe de provoquer un séisme dans les Sciences humaines. Pour la première fois la Modernité est sur le point de prouver que des stimuli psychiques et physiques sont transmissibles à la descendance et conditionnent une partie de leur vécu. Une réalité qui permet d’aborder sous un angle nouveau plusieurs faits de société.

L’humain moderne nomade pour qui les racines n’ont qu’une importance minime dans son quotidien se retrouve rattrapé par les leçons de certaine région primitive. Quant à nous autres héritiers de la modernité, il semble pus qu’indiqué d’effectuer un retour auprès de nos Arbres Généalogiques…

(1) Propos tenus dans cet ordre : Isabelle Mansuy, Professeur de neuroépigénétique à l’Université de Zurich et à
l’EPZ ; Marcus Pembrey, généticien britannique ; Wolf Reik, biologiste moléculaire et Professeur d’épigénétique
à l’Université de Cambridge.

Le retour des ancêtres (partie I)

Lorsque les philosophes du Siècle des Lumières ont défini la modernité, ils lui ont attribué quelques caractéristiques tels que la rationalité, la science et le progrès. Ce faisant le monde primitif, anti-thèse de la modernité se retrouvait dépourvu de ces caractéristiques. Ainsi toute son expérience fut résumée en une espèce de sursaut religieux, mais sursaut qui demeurait également primitif en comparaison aux croyances religieuses chrétiennes, musulmanes et juives puisqu’elles offraient une relation exclusive avec Yavhé décliné en Dieu et Allah. Le terme animisme fut créé justement afin de distinguer ces systèmes de croyance qualifiés de primitifs. Depuis lors plusieurs voix héritières de ces mondes primitifs se sont fait entendre pour dénoncer cette injustice anthropologique. Malheureusement ces dénonciations se firent par rapport à l’échelle de valeurs du Siècle des Lumières. Il s’agissait de prouver que ces sociétés primitives avaient elles aussi fait l’expérience d’une force créatrice du monde équivalente au Dieu révélé d’une manière ou d’une autre et non d’un polythéisme flou. L’Afrique subsaharienne étant la capitale du monde primitif, elle n’échappa pas à cette lutte épistémologique. En héritage de ce travail, ces sociétés primitives, leurs rites et codes, ne sont désormais plus que des équivalents religieux, c’est-à-dire des systèmes mis sur pied pour honorer et nourrir une force créatrice équivalente au Dieu monothéisme et pour quelques rares des systèmes de spiritualité, sans qu’on ne sache ce que signifie ce terme. Dieu ou l’idée de Dieu occupe désormais l’intégralité des champs d’études sociaux, surtout lorsqu’il s’agit d’étudier les systèmes primitifs renommés en systèmes traditionnels. Louer Dieu ou son idée est désormais une évidence rituelle qu’on ne saurait remettre en cause pour rien au monde.

Des croyants embrassant Jésus-Christ sur la Croix

Pourtant l’étude historique laisse place à un tout autre constat, Dieu ou l’idée de Dieu n’est pas un concept inhérent à toutes les sociétés considérées comme primitives, il fut introduit. Affirmer le contraire revient à nier les témoignages des missionnaires, acteurs principaux de l’implantation religieuse. Mais pour cela faut-il encore être au courant de leurs dires. Captain Alan Gardiner, un des premiers missionnaires arrivé dans le Royaume Zoulou après la mort de Chaka Zoulou en 1834, écrit dans Narrative of a journey to the Zooloo Country :

« Nous semblons être arrivés ici à une époque où les connaissances traditionnelles d’un Être Suprême sont rapidement passés dans l’oubli »

En bon religieux Gardiner ne pouvait pas concevoir l’existence d’une société où il n’y ait pas de révérence adressée à un « Être Suprême » alors il s’attela à en trouver un qui correspondrait à celui des chrétiens, comme il le dit lui-même :

« La majorité des personnes étaient ignorantes de cet aspect de leur tradition ; mais depuis les récents contacts avec les européens, l’idée vague d’un Être Suprême commença à devenir à nouveau général. »

De là, les missionnaires tentèrent de faire de Unkulunkulu « l’Être Suprême », pourtant d’autres missionnaires comme Henry Callaway, savaient que le système Zoulou était organisé autour des Amatongo, les Ancêtres, dont le Roi était un représentant, Gardiner dira même ceci :

« Actuellement, le Roi régnant absorbe toutes les prières, et il est de fait leur unique idole »

Mais Gardiner n’est pas le seul à avoir constaté une absence de préoccupation concernant la question de Dieu chez le peuple Zoulou. Owen, un missionnaire arrivé en 1937 en soutien suite à l’appel de Gardiner écrivit dans l’ouvrage Owen’s diary édité par Sir George Cory en 1926 :

« Dingann demanda quel âge j’avais…puis il demanda qu’on lui apporte une vieille photo des rois d’Angleterre qu’il possédait…il demanda alors si Dieu était parmi ces rois…les indigènes me demandèrent si j’avais déjà vu Dieu […] Les Zoulou n’ont pas de terme dans leur propre langage pour exprimer le sublime objet de notre adoration…le mot Unkulunkulu…était utilisé pour désigner un ancien roi. »

L’anthropologue anglais Clement Egerton qui vécut une année dans la chefferie Bangangté du pays Bamiléké de la région des Hauts-Plateaux du Kameroun, écrivit dans African Majesty : A record of Refuge at the Court of the King of Bangangte in the French Cameroons :

« J’ai deja dit que les Bangangté ne semblent pas avoir une inclinaison philosophique. Ce qui est certain est qu’ils ne se soucient pas de religion. J’ai essayé vraiment de trouver quels dieux ils vénèrent, mais n’ai pu rien trouver. Il y al’êtreindéterminé pour qui les mbeu sont sacrés, mais il n’est jamais mis en branle qu’en cas de calamites. Il y a les ancêtres qui peuvent faire tomber du mal sur les descendants qui se comportent mal, mais il n’y a pas de dieux. Tel que je le vois il n’y a pas de véritables dieux, pas d’idoles, et pas de cultes privés ou publics. Le besoin d’une assistance super-naturelle ne semble pas ressenti dans la mesure ou les sanctions des conduites sont trouvées dans le système social lui-même. »

Si donc ces populations n’avaient aucun intérêt pour un équivalent à l’Être Suprême, maître des existences, comment se fait-il que Dieu ou l’idée de Dieu se fixa avec autant de facilités dans le quotidien de ces populations ? Pour deux raisons, la première est donnée par l’anthropologue Gaetano Ciarcia concernant la Guinée :

« Il est intéressant de noter que lorsque le daa Akanza parlait de Mawu, son interprète traduisait par Dieu, comme s’il voulait essentialiser cette connaissance en tant que connaissance primordiale. En effet l’identification du vodun Mawu en Dieu des chrétiens relève, de nos jours, de manière (trop ?) évidente d’une intériorisation des catégories qui ont présidé au recouvrement de l’ancienne entité Mawu par le Dieu unique et donc d’une expérience de la conversion marquée par l’intériorisation de sa matrice catholique. En supprimant l’influence historique évangélisatrice de la carte cognitive et mentale de l’ « intellectuel communautaire » incarné par le daa Akanza, le père Tindo poursuivait le but implicite, et probablement inconscient, de fournir à l’enquêteur européen des preuves d’une cosmogonie endogène authentique, voir les restes d’un trésor oral non contrefait par les écritures missionnaires. »

Par un mécanisme d’analogie subversif grâce auquel les missionnaires traduisirent les figures traditionnelles de ces sociétés par Dieu lorsqu’ils ne l’interdirent pas tout simplement, comme le fit l’Église en Europe durant sa chasse aux figures païennes. Ainsi peu importe la figure traditionnelle rencontrée, son histoire et son origine, elle était assimilée Dieu. Ce dernier se retrouva donc de manière soudaine dans toutes consciences devenues francophones.

La seconde raison justifiant la présence parasite du terme Dieu dans l’univers des sociétés subsahariennes tient à la transformation sociale provoquée par la colonisation. Au XXe Siècle, la scolarité était réalisée essentiellement par les ordres religieux, de ce fait les premiers lettrés puis diplômés des pays colonisés et donc de l’Afrique subsaharienne étaient des héritiers du travail et des conclusions des missionnaires. À leurs yeux, les systèmes d’organisation subsahariens de leurs parents n’étaient pas plus qu’une tentative religieuse d’entrer en contact avec Dieu. Difficile dans leur contexte de remettre en cause la présence de ce Dieu devenue évidence quotidienne. Il serait également très difficile pour eux d’admettre que la prolifération de ce concept religieux fut dans bien des espaces le fruit d’une politique de remplacement d’une autre réalité vécue par ces populations, celle des Ancêtres.

Missionnaire en Afrique : un membre de l’Ordre missionnaire des Peres Blancs enseignant a des enfants dans une ecole d’Afrique equatoriale. Carte postale du debut du 20eme siecle ©Collection Sirot-Angel/leemage

Lire la suite : Le Retour des Ancêtres (Partie II)

Apocalypse du livre saint (partie II)


Cet article fait suite à : Apocalypse du Livre Saint (Partie I)

Pourquoi bon nombre de personnes n’ont jamais entendu parler de tout ceci alors que le contenu de certaines tablettes de la Mésopotamie est connu depuis le milieu du XXe siècle ?

Parce que dans un premier temps, très peu de chrétiens se sont donnés la peine de jeter un œil aux documents sources de leur Bible. La croyance reposant sur un acte de foi qui s’oppose d’une certaine manière à l’esprit critique et au questionnement, cela n’a en soi rien d’étonnant, il est très mal venu de remettre en cause une partie de la Bible et d’en accepter le reste puisque toute la bible est présentée comme un bloc cohérent véhiculant la supposée parole divine. Si on admet qu’une seule ligne est fausse, on remet en cause la totalité de l’ouvrage. C’est d’ailleurs sur ce point que se fondent les nouvelles branches chrétiennes apparues au XIXe siècle (Mormon, Témoin de Jéhovah, etc…), elles se déclarent chacune comme véhiculant le véritable message biblique introduisant ainsi leur traduction personnalisée de la Bible et un enseignement basé sur cette nouvelle version de la Bible. Inévitablement, les membres doivent y trouver une cohérence puisque la Bible étant personnalisée, il est facile de prétendre devant les membres d’avoir raison et les autres tort…

Aussi faut-il savoir que les grands centres de recherche archéologiques sont en général financés par des grands investisseurs chrétiens qui n’entendent pas que l’on remette en cause l’authenticité de leur ouvrage exerçant ainsi une pression sur les chercheurs qui ayant besoin de subvention se doivent de marcher dans la direction qui leur est imposée. C’est très « chrétien », ce besoin du contrôle de l’information et du savoir, et au vu des contradictions et autres sources mises en évidence, on comprend pourquoi. En fait, c’est ainsi que la recherche a globalement toujours fonctionné, les investisseurs font taire ceux qui contredisent leur vision et donnent de la résonance à ceux qui la confortent, en terme d’histoire le dernier cas en date est celui de l’Egypte Pharaonique.

En effet, depuis les premières expéditions napoléoniennes (1798) et de l’étude des témoignages des contemporains grecs, il est su d’une élite que l’Egypte pharaonique jusqu’à la dynastie des Ptolémée était d’origine négro-africaine. Pourtant à l’heure d’aujourd’hui on continue à voir des représentations de Pharaons ou autres personnages pré-ptolémiques représentés avec des traits sémitiques ou leucodermes. Il est aisé lorsqu’on se replace dans le contexte de l’époque de comprendre les conséquences de telles vérités. Imaginer Napoléon et ses pairs esclavagistes découvrant que la race indexée est fondatrice de la civilisation chez qui les premiers savants grecs tels que Pythagore et d’autres reconnaissent avoir fait leur classe ? Une vérité en totale contradiction avec les acquis idéologiques de l’horizon occidental de l’époque. Mais l’enjeu de l’Egypte va plus loin que cette simple conjecture historique.

L’Egypte Pharaonique symbolise la cristallisation du peuple hébreu dans la Bible, qui subissant un esclavage terrible a été sauvé et guidé vers une terre promise à travers les prophètes de Dieu, malheureusement là encore la Bible se voit remise en question. Avant encore récemment les égyptologues avaient le monopôle de l’étude des sites égyptiens, s’en donnant à cœur joie ils ont pu conjecturer toute sorte de théories s’appuyant en partie sur la Bible, de ces conjectures ils conclurent que c’était le peuple hébreu, esclave des Pharaons, qui avait bâti les Grandes Pyramides. Pour appuyer leurs théories, ils leur manquaient un mot, le terme désignant la caste des esclaves, mot que jusqu’à aujourd’hui ils n’ont pas pu trouver. En fait, la réalité est tout autre, depuis que les scientifiques de divers domaines ont accès aux différents sites, ils sont unanimes sur un point, les Grandes Pyramides et certains grands monuments relèvent d’une telle prouesse technique que si l’on souhaitait les refaire avec la même précision, ils nous faudrait les derniers outils de pointe dans chaque domaine et cela sans garantie de résultats. En clair, il devient très difficile de voir dans ces monuments le travail d’hommes et de femmes esclaves, cela reviendrait à dire pour comparer que les fusées de la NASA sont construites par des esclaves. Ce qui serait aberrant pourtant encore aujourd’hui, c’est la voix des égyptologues qui continuent d’être entendus.

Pyramides de Gizeh

Tout ceci pourquoi ?

À travers un certain nombre d’éléments, il apparaît clair qu’il existe une information à deux vitesses pour ne pas dire trois. À une époque où la finance libérale a rendu à l’argent sa forme primaire, c’est à dire celle d’une information, cette dernière qui a toujours été vitale pour toute société souhaitant perdurer comme le montre l’étude des systèmes cryptographiques mis au point par les différentes civilisations afin de sauvegarder et de protéger leur information, n’a jamais été aussi accessible.

Internet a fait exploser les frontières de l’information que longtemps les sociétés dites modernes ont cherché à maintenir hermétiques. Il est possible de connaître des lieux, des endroits, des personnes sans jamais se déplacer, si on sait manier cet instrument qu’est internet on est en mesure de drainer la bonne information vers soi. Ainsi l’ignorance n’est plus le choix par défaut d’une personne, mais un choix volontaire. Autrefois on se battait pour sa dignité, sa terre, maintenant c’est avant tout une guerre de l’information qui tend à plonger ceux qui ne sauront pas la posséder vers les abîmes de notre existence terrestre. Le système de prédation dans lequel le monde est plongé depuis 2 millénaires a causé la disparition de bien trop de peuples, bien trop de souffrances pour aboutir aujourd’hui à un monde ultra inégalitaire, il doit cesser et cela appartient à chacun de nous de s’y atteler à notre manière. La Bible et les religions qui lui sont liées sont des points de départ cruciaux, le seul exemple de l’histoire du christianisme témoigne que depuis l’édit de Milan en 313 qui a proclamé cette religion grande religion de l’Empire Romain. L’Eglise a propulsé l’Europe dans une période d’ignorance et de conflits sans nom, détruisant au passage tout le socle des anciennes sociétés. Des royaumes, rois, reines, princes et princesses se sont entredéchirés afin d’attirer les hypothétiques faveurs d’un Dieu dont les pensées ne sont qu’un package remodelé par des hommes selon les circonstances. Comme le montrent l’histiore du Moyen-Âge, le sort des amérindiens et la Bulle Papele de 1454, qui donnait l’autorisation au roi du Portugal Alphonse V la permission de réduire en esclavage des populations mélanodermes. L’Église a toujours su prospérer avec les formes d’esclavages à défaut de les administrer, il n’est pas nécessaire d’évoquer celui de l’Islam. Bien sûr, lorsqu’est engagé notre intime ou ce qui est considéré comme tel, c’est souvent l’émotion et ses contradictions qui prennent le relais au détriment de la rationnalité. Malheureusement, la conviction personnelle ne peut se suffire lorsqu’il est question du Vivre Ensemble et de nos interactions avec l’Altérité, les faits historiques nous engagent à un recul permanent, à une humilité, pour deux raisons essentielles, ce qui est considéré comme vrai aujourd’hui peut ne plus l’être demain et puisque l’histoire s’écrit, elle est donc soumise aux lunettes de son rédacteur. Quant à la tolérance qu’il faudrait exprimer envers une religion sous peine de choquer les croyants, elle est une invitation à l’immaturité des croyants. Ces derniers devraient pouvoir entendre, alors qu’ils expriment pleins de dégoût pour le parti Nazi, que l’inquisition, la chasse aux sorcières, les conquêtes de Mahomet et le sort des femmes furent pire aussi bien dans le procédé qu’en termes de disparitions humaines. Et donc ces systèmes ne sauraient être pris en référence ou défendus simplement parce qu’il exista quelques singularités membres et attentionnées dans le quotidien. Ce recul est d’autant plus nécessaire que son absence nous fait rater quelques paradoxes de l’histoire comme le suivant. Alors qu’à la veille de la colonisation, les sociétés européennes décidaient de prendre de la distance avec l’Église à travers plusieurs lois promulguées. Elles ont dans le même temps décidé lors de la conférence de Berlin qui débuta en 1884, qu’il était bon de christianiser toute l’Afrique subsaharienne détruisant ainsi tout le socle des sociétés africaines, déjà bien affaiblis par XIII siècles d’esclavage et de castration arabo-musulman et V siècles d’esclavage occidental sous couvert chrétien. Il est également paradoxal de constater que l’Afrique noire n’a jamais été aussi mal en point que lorsque le nombre de chrétien sur son sol a atteint un maximum historique, tout comme l’expression d’une science occidentale est liée au recul de l’Église en Europe. Il est d’ailleurs temps pour le continent africain d’accepter de regarder la réalité, si l’Europe capitaliste et prédatrice a fait « cadeau » de la Bible à l’Afrique noire ce n’est certainement pas pour lui rendre service ou parce qu’elle était convaincue de l’utilité de ce livre, pour s’en convaincre, on peut se référer aux propos de Jules Ferry. Et il serait prétentieux de la part de l’Afrique noire, de prétendre mieux comprendre que l’Europe les fondements d’un livre finalisé en Europe et qui lui a été imposé par le meurtre, le viol et la soumission de leurs grands-parents.

Plus le temps passe et plus les contre-vérités sur ce continent sont exprimés et démontrés, il appartient maintenant à cet africain de choisir soit de rester dans l’attente d’un salut biblique et donc d’embrasser les règles du jeu de ce système de prédation, soit alors de prendre à bras le corps tout son courage et de regarder avec un œil critique son histoire, de la dépoussiérer afin de se débarrasser des chaînes conceptuelles avec lesquelles on l’a mis hors de la course du temps lui donnant en permanence l’illusion d’avoir toujours été à la traîne dans la course aux civilisations. Il ne s’agit pas simplement de se défaire d’un héritage colonial pesant pour s’enfermer dans un traditionalisme aveugle mais de reconsidérer également son socle social historique, de lui redonner sa pertinence perdue, de le sortir du mysticisme pour retrouver cette Science que certains ancêtres ont su exprimer avec la volonté constante d’y imprimer la combinaison Vérité-Justice-Ordre-Harmonie cristallisé dans la Mâat.

À l’instar des indiens d’Amérique, durant leur génocide provoqué successivement par la couronne espagnole, anglaise française puis l’état américain, qui n’ont eu de cesse de mettre en garde celui qu’ils nommaient « l’homme blanc » sur son attitude envers l’environnement, ce que ce dernier semble à peine comprendre aujourd’hui, l’Afrique a bien des choses à rappeler au monde.

Initiés du Kouo’si dans la région des Hauts Plateaux au Kameroun

Sources :

Anton Parks, Eden, 2011, Éditions Nouvelle Terre
Samuel Noah Kramer, L’histoire commence à Sumer, 1993, Flammarion
Cheikh Anta Diop, Nations, Nègres et Culture, 1954, Présence Africaine
Cheikh Anta Diop, Civilisation ou Barbarie, 2001, Présence Africaine
Assani Fassassi, Le péché du Pâpe contre l’Afrique , 2004, Al Qalam
Roger Vigneron, Elohim
Jacques Grimault, La révélation des Pyramides
Nouveau Monde, Les Saintes Écritures, Édition révisée de 1995, Watchtower Bible and tract Society of New York, Inc.

Apocalypse du livre saint (partie I)

Étymologie du mot Apocalypse :

Du latin apocalypsis, « révélation », lui-même emprunté au grec ancien apokalupsis, « découvert », provenant du verbe grec kalupto, « cacher », précédé du préfixe de privation apo. Littéralement « dé-caché », et donc par extrapolation, « dévoilé au yeux », « retrait du voile », « le voile est levé ».

Depuis la traduction des tablettes d’argile de Mésopotamie et l’étude des écrits du Livre Saint, il est démontré que plusieurs épisodes de l’Ancien Testament trouvent écho dans les tablettes rédigées en caractères cunéiformes. On y retrouve un déluge biblique calqué sur la version babylonienne du déluge trouvée dans la bibliothèque du roi assyrien Assurbanipal à Ninive traduite et publiée par l’assyriologue anglais du XIXe siècle Goerges Smith dans L’Épopée de Gilgameš (version babylonienne datée du XVIIIe ou XVIIe siècle av. J.-C.). On y retrouve également le récit de la création du monde décrit dans L’épopée de l’Enuma Elish, la création de l’humanité avec de la glaise, le secret de l’immortalité…
C’est dans cette continuité que vont s’inscrire les tablettes de Sumer en offrant un regard neuf des premiers chapitres de la Genèse. Il y a eu de nombreuses tentatives de traductions, mais la plus pertinente de toute a été celle de l’assyriologue, Anton Parks. Dans son ouvrage intitulé EDEN (2011, éditions Nouvelle Terre), tout en s’appuyant sur les travaux de ses prédécesseurs (Samuel Noah Kramer, Jean Bottéro, Georges Contenau,…), il nous offre une traduction et dresse un tableau de comparaison avec ce que l’on retrouve dans la Bible de Jérusalem.

Copie d’une tablette sumérienne, datée à environ 2500 av. J.-C.

Les tablettes annotées CBS 14005, CBS 8383 sont datées aux premiers rois de Sumer, soit au plus tôt vers 2800 ans av J.-C. et BM 74329, au plus tôt vers 597 av J.-C. puisqu’il existait une reproduction de ce texte à Babylone pendant la captivité des hébreux. Ces tablettes sont aujourd’hui la propriété du British Museum.

CBS 14005, face a, ligne 21 : « Enlil et les dieux ont produit l’espèce humaineils étaient nus : aucun vêtement n’avait été prévu pour eux »

Gn 2:25 : « l’homme et la femme sont crées par Dieu sont nus »

CBS 14005, face b, ligne 24 : « Nous, les dieux, nous l’avons changé, nous l’avons façonné…et lui avons dit de se tenir debout dans la glaise »

Gn 2:7 : « Dieu modela l’homme avec la glaise du sol et l’homme devint un être vivant »

CBS 14005, face b, ligne 21 : « Les troupeaux de l’enclos…l’homme étranger les nommait et les dénombrait beaucoup »

Gn 2:20 : « L’homme donne des noms à tous les bestiaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes sauvages »

CBS 14005, face b, ligne 29 : « Ils étaient deux. En tout lieu, l’homme faisait du bruit. Son épouse accomplissait son service élevé en effectuant la cueillette des rations. Hélas, elle l’accompagnait »

Gn 2:25 et 3:6 : « L’homme et la femme sont deux. La femme accompagne l’homme dans le jardin. La femme va cueillir le fruit défendu »… (EDEN, p.143)

CBS 8383-a, colonne 2 :  « À cette époque, l’homme ne produisait rien ».

Gn 2:5 : « … Il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol » (EDEN, p.110)

BM 74329 : « 7 générations de divinités, 7 cycles de création avant la venue du dieu An(u) et de ses Anunna »

Gn 1:1 à 2:3 : « les 7 jours de création des Elohim avant la venue de YHW et ses anges » (EDEN, p. 65)

Le but ici n’étant pas de présenter toutes les similitudes mais simplement de mettre en évidence le fait que plusieurs millénaires avant que ne débute la rédaction de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament, une histoire assez similaire à celle contée dans la Genèse existait déjà et était même retranscrite sur des tablettes d’argile. Certains pourraient rétorquer que cela n’a rien d’étonnant puisque la parole divine est multiple dans sa manifestation et donc qu’on aurait là, les premiers balbutiements de ce que deviendra la Bible plus tard. Donc dit grossièrement que « Dieu » voulant centraliser le savoir biblique pour le propager plus facilement aurait décidé à travers des hommes « inspirés » de transmettre à nouveau sa parole sous forme condensée. À ceux là, on pourrait répondre, oui pourquoi pas.

Malheureusement, l’équation n’est pas aussi simple, en effet, ceux qui auront été attentifs ont constaté que lorsque la Bible parle de « Dieu », les sumériens font référence à des dieux. Comme il est coutume de présenter ce qui vient du passé comme étant marqué du sceau de l’ignorance, on pourrait conclure que les sumériens ont manqué de vigilance dans la description du divin. Pourtant ce pluriel existe là où bon nombres ne le soupçonnent absolument pas, dans la version hébraïque de l’Ancien Testament, la Torah.

Il existe 14 principales lectures françaises de la Bible, 12 s’accordent pour l’utilisation du terme « Dieu » tandis que 2 autres, traduction par Dhorme et par Chouraqui, rendent le nom utilisé dans les textes hébraïques « Elohim ». Or Elohim n’est pas Dieu pour 3 raisons.

1 – Le mot « Dieu » vient du latin Deus, lui-même issu de la racine indo-européenne dei « briller » servant à désigner le ciel lumineux, la lumière du Soleil. Son sens sacré n’apparaît que lorsqu’on l’associera à la divinité grecque Zeus se prononçant Ze-Ous et dont le génitif est Dios. Il apparait dans la langue française au IXe siècle.

2 – Elohim est un pluriel, en effet en hébreu la particule « im » est la marque du pluriel. Elohim est le pluriel de Eloha qui se simplifie par El.

Que nous dit le Dictionnaire Larousse (édition 1965) : « Elohim, mot hébreu (..) pluriel de El ou Eloha… »
Et le Dictionnaire Larousse en ligne 2012 : « Elohim : Pluriel de Eloha, qui signifie ‘Dieu’ ».

On remarque la mise entre guillemets du mot Dieu dans la deuxième définition. Une manière de nous dire de prendre cette traduction avec des pincettes.

3 – Puisqu’il est admis que c’est à partir de la Torah que fut rédigée la partie correspondante à l’Ancien Testament de la Bible. Il est important de prendre en compte certaines règles inhérentes à l’hébreu, en effet traduire de l’hébreu, ce n’est pas traduire de l’anglais, encore moins lorsqu’il s’agit de textes sacrés dictés par Dieu lui-même. Le Tanakh qui désigne la Bible Hébraïque est un ensemble consistant, qui suivant la règle de la gématrie attribue à chaque mot le rôle d’une clef permettant de résoudre une équation arithmétique.

Qu’est-ce que la gématrie ? C’est une règle qui associe une valeur numérique à une lettre, de sorte qu’en hébreu la valeur gématrique du mot père est 3 et celle du mot mère 41, la somme 44 correspondant à la valeur du mot fils.

Donc remplacer le mot Elohim qui est un pluriel par un mot singulier qui plus n’a aucun rapport étymologique avec ce dernier lorsqu’on connaît la gématrie, c’est apporter un contre sens à un récit qui se veut pourtant sacré.

Il faut savoir qu’en sumérien, Àdam signifie « Les animaux, les bêtes », l’Eden, « Dos de la montagne », fait référence à une plaine dans laquelle les Àdam devaient travailler pour les dieux sumériens.

Gn 2:15 « Et Jéhovah Dieu prit alors l’homme et l’installa dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour s’en occuper » (Nouveau Monde)

Dans la Bible l’homme est également pris pour travailler dans le jardin d’Eden, en fait il n’existe que parce qu’il n’y avait personne pour cultiver la terre comme le dit ce passage :

Gn 2:5 « … Jéhovah Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’hommes pour cultiver le sol » (Nouveau Monde)

Notons qu’en hébreu Eden signifie Jardin, il est très particulier de traduire donc le terme hébreu Eden par Jardin d’Eden.

Si on s’attarde sur l’étymologie du mot paradis, qui vient du latin paradisus, issu du grec paradeisos qui signifiait lors de son emprunt du persan pardez « un parc clos où se trouvent des animaux sauvages » et qu’on y ajoute à cela les traductions de certains mots bibliques trouvant écho dans le sumérien, on retrouve la conception de l’Eden sumérien.

Gàn Eden « Le champ du dos de la montagne », il est intéressant de constater qu’en hébreu Gan Eden signifie « jardin des délices ».

Autre fait troublant et pas des moindres la Bible nous dit, à travers Gn 1:27 « Et Dieu se mit à créer l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa : mâle et femelle il les créa » (Nouveau Monde), que l’homme et la femme existaient déjà avant Gn 2:7. Alors qu’on nous présente du point de vue biblique Adam comme le premier homme, Sumer vient à nouveau lever un voile, en effet :

BM 74329 : « 7 générations de divinités, 7 cycles de création avant la venue du dieu An(u) et de ses Anunna »

Comme la traduction de la tablette le montre, les 7 jours bibliques chez les sumériens correspondent à une succession de générations, et à chaque cycle, quelque chose de plus était apporté à la création. Pour les sumériens, c’est An à travers son fils Enlil qui a créé l’Eden, mais pas les premiers hommes qui peuplaient déjà la terre à son arrivée. Il est intéressant d’observer que dans la traduction du Nouveau Monde, le nom de Jéhovah apparaît pour la première fois après le 7e jour. Coïncidence des traducteurs ?

Quoi qu’il en soit, au vu des éléments présentés, la Genèse Biblique porte l’odeur du plagiat (encore), et aussi de la plus belle désinformation que puisse nous offrir la Bible avec la substitution du terme Elohim, un pluriel, par un nom singulier dont la représentation Dieu ne renvoie pas à la même dimension.

Lire la suite : Apocalypse du Livre Saint (Partie II)